Chaque année, de mi juin à début septembre, Vichy accueille le festival Portrait(s), et présente 10 expositions (gratuites) dans différents lieux de la ville, à l’intérieur et en extérieur.
Ce très beau rendez-vous photographique, seule manifestation internationale à être exclusivement centrée sur l’art du portrait, se termine le 9 septembre et ce serait dommage de le manquer.
Depuis l’inauguration au mois de juin, j’étais habituée à croiser les regards des modèles exposés devant la gare, sur le parvis de l’église Saint-Louis et sur l’Esplanade du Lac d’Allier. Passant rapidement ou prenant le temps de regarder les photos, je me disais que j’avais encore le temps de revenir et de visiter toutes les expositions.
Mais l’été est passé si vite, nous sommes déjà en septembre, et il ne reste qu’une semaine pour le faire !
L’art du portrait partout et sous toutes ses formes
La sélection proposée par ce festival offre une palette variée de l’art du portrait, à travers le monde et dans des univers différents. Elle vous emmène ainsi parmi les stars avec Mark Seliger, à la rencontre de familles Vichyssoises avec Karma Milopp, puis dans l’esthétique de la peinture flamande avec Justine Tjallinks, avant de croiser le regards d’enfants d’une cité dans les années 80, photographiés par Denis Dailleux, ou les gitans du Royaume-Uni par Mattia Zoppellaro, et de découvrir des archives étonnantes que Thomas Sauvin a ramenées de Chine.
Au total, neuf photographes avec leur vision personnelle du portrait.
Mark Seliger au bord de l’Allier
Les portraits de Mark Seliger, qui a réalisé les couvertures de grands magazines, souvent en noir et blanc, se concentrent sur les expressions et le regard. En se promenant au bord de l’Allier, on a parfois l’impression d’être observé, mais on a aussi envie d’observer en détails tous ces visages.
C’est la première exposition que j’ai vue, car le bord d’Allier est évidemment une promenade incontournable à Vichy. Je l’ai vue sous le soleil ou la pluie, le matin ou à la tombée de la nuit. J’étais parfois seule ou au milieu des promeneurs du dimanche, ou même des coureurs de l’IRONMAN !
Les gens prennent parfois la même pause que ces personnalités. Certaines sont plus photographiées que d’autres (je crois que le portrait de Barak Obama de dos a fait le tour des réseaux sociaux).
Portraits de familles Vichyssoises devant la gare et l’église Saint-Louis
Derrière le nom de Karma Milopp se cache en fait un duo formé par la plasticienne Carla Talopp et le photographe Thomas Millet. Ils ont transporté leur studio ambulant à Vichy en avril dernier et réalisé 30 portraits de familles Vichyssoises.
Dans les galeries d’expositions du Centre Culturel Valery-Larbaud
Contrairement aux expositions en plein air, que l’on croise régulièrement dans nos déplacements quotidiens, je n’avais pas encore vu la sélection exposée au Centre Culturel Valery-Larbaud. Il faut prendre le temps d’admirer ces magnifiques tirages, de plonger dans les univers très différents des photographes.
On y trouve du documentaire, avec Mattia Zoppellaro, qui a suivi pendant cinq ans des gitans d’Irlande, d’Ecosse, du Pays de Galles et d’Angleterre. Des couleur qui claquent pour des portraits étonnants.
Juste à côté, les portraits en noir et blanc réalisés par Denis Dailleux dans les années 80. Il a immortalisé les enfants d’une cité du Val d’Oise, sortant des clichés de la banlieue pour se concentrer sur les visages et les regards.
Au milieu de la salle, on retrouve des Vichyssois. Gilles Coulon, en résidence à Vichy, a réalisé un travail en collaboration avec le CAVILAM et propose des portraits intimistes d’hôtes et d’étudiants venus apprendre le français.
Nelli Polamäki, figure reconnue de la photographie finlandaise, s’est intéressée aux fratries avec une très belle série de frères et sœurs.
Autre univers, entre modernité, poésie et peinture flamande, les portraits très travaillés de Justine Tjallinks. Le choix de modèles hors des canons de la beauté des magazines de mode et d’une esthétique très particulière donne à ses clichés un charme étrange et j’aurais pu rester des heures à observer les moindres détails de ces photographies qui ressemblent tant à de la peinture.
Dans les archives chinoises
En passant dans la deuxième salle, on est soudain transporté en Chine, dans des archives collectées (et sauvées de la destruction) par Thomas Sauvin. Il passe des heures à classer ces images par thèmes qu’il transforme ensuite en livre objet. On peut d’ailleurs voir dans une vitrine un nécessaire de couturière, réalisé en origami que l’artiste à réutilisé pour devenir l’écrin pour quatre vingt dix tirages de tailles différentes, que l’on découvre au hasard en ouvrant les tiroirs de papier.
Cette salle vous réserve d’autres surprises avec d’autres séries étonnantes.
Il me reste quelques jours pour aller voir l’exposition d’Héloïse Berns à la Médiathèque et le travail des élèves dans le hall du CCVL.
Entre documentaire et poésie, le Festival Portrait(s) offre encore une fois de belles découvertes pour les amateurs de photographies et les autres. Vivement l’année prochaine !
Plus d’informations
6e édition du Rendez-vous photographique de Vichy du 15 juin au 9 septembre 2018.
Expositions des photographes : Mark Seliger, Denis Dailleux, Karma Milopp, Justine Tjallinks, Nelli Palomäki, Mattia Zoppellaro, Thomas Sauvin et Héloïse Berns (lauréate du concours Portrait(s) 2018).Télécharger le dossier-de-presse-portrait-s-2018.
La page web du Festival Portrait(s) 2018.
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