Se protéger des dangers est un besoin universel que le Musée des Arts d’Afrique et d’Asie vous propose d’explorer dans son exposition « Mission protection », à voir jusqu’au 3 novembre 2024.
A l’entrée de l’exposition, tournez la roue de la protection pour attirer la bonne fortune, trouver l’amour, se soigner ou éloigner les mauvais esprits. Dans la vitrine, amulettes de protection et instruments de divination de différentes époques et différentes cultures montrent l’universalité du besoin de se rassurer et de se protéger.
Pharmacopée, super-héros et au-delà
De salle en salle, on découvre les croyances qui accompagnent l’humain tout au long de sa vie et les objets chargés de symbole ou de magie qu’il utilise pour se protéger.
C’est un voyage qui nous emmène dans de nombreuses cultures, comme la Chine avec l’idée que le corps humain, tout comme le monde extérieur est traversé par des énergies vitales qu’il faut équilibrer pour être en bonne santé. Mais les croyances magiques sont aussi très présentes pour se protéger des dangers avec des animaux symboles de puissance.
Dans d’autres cultures, on fait appel à des guérisseurs. Le musée possède de nombreuses pièces très anciennes ou plus actuelles dans ses collections. On peut voir par exemple une armure de chaman très impressionnante datant du 20e siècle.
Le contemporain est aussi présent avec les figures de super-héros qui reprennent les symboles universels des protecteurs présents dans de nombreuses religions.
Quand la vie s’achève et que s’affiche le « Game over », il faut alors accompagner le défunt dans son dernier voyage avec des objets dans lesquels on trouve la notion de protection mais aussi les figures tutélaires des ancêtres.
Pour compléter votre visite, une conférence sera donnée par Anne Depigny, collectionneuse et commissaire d’expositions, le samedi 21 septembre à 15h, à l’occasion des Journées du Patrimoine : « Dieux, talismans et décoctions : la panoplie de Chine ».
Informations utiles
Mission protection
Du 20 avril au 3 novembre 2024 du mardi au dimanche de 14 h à 18 h. Ouvert les jours fériés, fermé le lundi. Ouvert aux individuels et aux groupes.
Musée des Arts d’Afrique et d’Asie 16 avenue Thermale 03200 VICHY
Dans une belle exposition à voir jusqu’au 3 novembre 2024, le Musée des Arts d’Afrique et d’Asie raconte l’histoire romanesque de Hàm Nghi, empereur en exil et artiste.Un destin lié à la Reine des villes d’eaux puisque le Prince d’Annam est venu 25 fois en cure à Vichy.
Amandine Dabat, Commissaire de l’exposition est l’arrière-arrière-petite-fille de Hàm Nghi, empereur exilé devenu Prince d’Annam. Elle a publié une thèse de doctorat sur la vie et la production artistique de son illustre ancêtre, toujours considéré au Viêt Nam comme un empereur patriote qui a résisté et lutté pour son pays.
A travers sa correspondance, ses objets et ses œuvres, l’exposition nous emmène du Viêt Nam à Alger, en passant par Vichy où le Prince d’Annam est venu 25 fois en cure.
De l’Indochine de Hàm Nghi à l’exil du Prince d’Annam
Le voyage commence au Viêt Nam, à Huê dans un contexte politique mouvementé où se succèdent plusieurs empereurs. Hàm Nghi devient empereur à 13 ans en 1884. En 1885, après la bataille de Hué perdue contre les français, il prend la fuite dans les montagnes où il se cachera pendant trois ans. C’est une période de sa vie dont il ne parlera jamais.
Il est trahi par quelqu’un de sa garde et fait prisonnier politique. La France décide de l’exiler à Alger.
L’art pour s’évader
Arrivé à Alger comme prisonnier politique, il n’a pas besoin de travailler pour vivre. Que faire de sa vie ? Il est un tout jeune homme qui a tout perdu, jusqu’à son identité puisqu’on lui enlève son nom d’empereur. Il devient le Prince d’Annam.
Toute sa vie, il portera le costume traditionnel et le turban, seule façon de conserver son identité vietnamienne. Il ne devait pas passer inaperçu dans les rues de Vichy lors de ses nombreux séjours. Il sera sans nouvelles de sa famille pendant 10 ans et se construira une nouvelle vie, une vie d’artiste.
Son entourage ayant remarqué son intérêt pour les arts lui propose des cours. L’art sera pour lui une manière de se recréer un espace de liberté intérieure grâce à la pratique du dessin, de la peinture et de la sculpture. Il a l’occasion de voyager en France et de fréquenter les milieux artistiques et culturels. Il sera l’élève de Rodin et copiera les maîtres. Dans des tableaux « à la manière de », on retrouvera le mouvement impressionniste, pointilliste ou encore l’influence de Paul Gauguin.
Il aime peindre la beauté de la nature et rendre la lumière sur un paysage.
Malheureusement, la plupart de ses œuvres ont disparu dans l’incendie de sa villa d’Alger au moment de l’indépendance de l’Algérie. Pourtant, il avait l’habitude d’offrir ses tableaux et comme il est souvent venu à Vichy, il y a peut-être des toiles qui dorment encore dans les greniers de l’Allier…
Il est bien intégré dans le milieu artistique et se crée un réseau social et amical, comme en témoigne sa correspondance et les photos de l’époque où on le voit très entouré. Quand il vient à Vichy, il retrouve des amis, profite de l’animation de la cité thermale, joue au golf et va au théâtre. Dans sa tenue traditionnelle, il ne passait pas inaperçu !
Dans les vitrines, on peut voir sa palette et ses pinceaux, mais aussi des objets personnels marqués de son monogramme Tu’ Xuân. C’est surnom qu’il avait enfant et qui signifie « fils du printemps ». Il l’utilisera comme nom d’artiste et signera ainsi ses toiles.
Une famille
En 1904, il épouse Marcelle Laloë, fille du président du tribunal d’Alger avec qui il aura trois enfants. Il y aura même des cartes postales de leur mariage ! Il fait construire une villa sur les hauteurs d’Alger et partage son temps entre la vie de famille et la pratique artistique.
A la fin de l’expo, on peut voir une vidéo tournée en 1941 où on aperçoit le Prince d’Annam. Une silhouette émouvante dans sa tenue traditionnelle.
Noyant, un village multiculturel
Le destin du Prince d’Annam trouve un écho dans la diaspora vietnamienne en France et l’exposition se termine avec une évocation du village de Noyant d’Allier, avec des photos et des témoignages de ses habitants.
En 1914, le Prince d’Annam rêvait d’exposer à Vichy. Le Musée des Arts d’Afrique et d’Asie réalise son souhait en 2024 avec cette belle exposition dédiée à ce personnage au destin hors du commun, empereur exilé qui a trouvé dans l’art une liberté et une identité dont on l’avait privé.
Venez découvrir l’histoire de Hàm Nghi, empereur devenu le premier artiste moderne vietnamien formé aux Beaux-Arts par des français comme Auguste Rodin.
Pour compléter votre visite, une conférence est proposée par Amandine Dabat, Commissaire de l’exposition, le samedi 28 septembre à 15h.
Informations utiles
L’art en exil – Hàm Nghi, Prince d’Annam (1871-1944)
Du 20 avril au 3 novembre 2024 du mardi au dimanche de 14 h à 18 h. Ouvert les jours fériés, fermé le lundi. Ouvert aux individuels et aux groupes.
Musée des Arts d’Afrique et d’Asie 16 avenue Thermale 03200 VICHY
Philippe Decouflé ! Ce nom évoque pour moi la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’Albertville, avec ces danseurs tournant dans les airs et ces costumes incroyables. Plus récemment, j’ai vu son spectacle Stéréo à l’Opéra de Vichy. Un savoureux mélange de rock, de danse, d’humour et d’énergie. L’exposition qui lui est consacrée m’a permis de découvrir quatre décennies de création du chorégraphe et de sa compagnie DCA.Prêt à voyager dans les univers multiples de Philippe Decouflé ? Embarquement jusqu’au 5 janvier 2025 au CNCS !
ATTENTION. Si vous n’avez pas vu l’expo et souhaitez garder la surprise pour votre prochaine visite cet article comporte de nombreuses photos.
Métamorphose, Matière et Anatomie
Dès les premières vitrines, la créativité sans limite du chorégraphe apparait dans les mélanges de matières et les inventions qui modifient le corps des danseurs, en montrent l’intérieur ou jouent avec les formes et les couleurs. On y voit des robes siamoises, des costumes d’écorchés brodés de matières précieuses ou encore des kimonos faits de foulards Hermès. Chaque spectacle est l’occasion de nouvelles inventions.
Carnets d’un créateur
Comment naissent toutes ces idées ? Des carnets remplis de notes et de croquis accompagnent Philippe Decouflé dans ses recherches graphiques. C’est magique de voir que des petits dessins esquissés rapidement donneront vie à tout un monde en mouvement et plein de personnages incroyables.
Planète Kaléidoscopique
Ces deux salles nous plongent dans la pénombre où tournent les miroirs, les boules à facette et les tenues des danseurs sur fond de vidéos « decouflesques ».
Couleurs, ombre et noir et blanc
Sur la planète Vivaldis, les tenues tricotées offrent une explosion de couleurs au rythme des Quatre Saisons dans le décor naturel du Parc de la Vanoise.
Si la couleur est très présente, le jeu des contrastes du noir avec le blanc, et celui des ombres qui jouent avec les costumes, permet de créer des formes et des découpes.
Les extraits vidéos présents tout au long de l’expo montrent bien les effets créés par le mouvement de la danse. Être danseur dans la compagnie DCA, c’est aussi se glisser dans des tenues parfois étonnantes et pas forcément faciles à porter et à danser.
Planète Micro / Macro
Nous arrivons sur une planète inconnue peuplée de microbes et de silhouettes bizarres qui prennent vie par le mouvement de la lumière et une bande-son étrange. Un mélange de tous les arts de la scène représentatif du travail de Philippe Decouflé.
Planète JO
L’exposition se termine par une cérémonie d’ouverture restée dans les mémoires.
Faites un dernier tour de piste avec les athlètes des JO de 1992 à Albertville. Un tour de piste joyeux et entrainant…ou deux…ou trois… On n’a pas envie de s’arrêter !
C’est un voyage imaginaire ou chaque planète est un monde chorégraphique dans l’univers poétique, foisonnant et inventif de Philippe Decouflé.
Après avoir visité cette belle expo, je n’ai plus qu’une envie, revoir la cérémonie d’ouverture des Jeux d’Albertville pour prolonger un peu ce voyage.
Plus d’informations
Exposition Planète(s) Decouflé jusqu’au 5 janvier 2025 au CNCS de Moulins.
La nouvelle exposition du Musée de l’Opéra de Vichy s’inscrit parfaitement dans la thématique 2024 de la ville : Vichy l’Internationale. Elle fait suite à l’exposition 2023 qui était consacrée à l’Opéra français produit sur la scène de l’Opéra de Vichy pendant plus d’un demi siècle. Cette année, vous y verrez les opéras des autres nations et leurs particularités.
Le 19e siècle a été un siècle en mouvement, de lutte et de révolutions et la musique et l’opéra ont pleinement participer à une certaine émancipation des peuples.
L’exposition débute avec Mozart. Même s’il s’inscrit dans la période classique viennoise, avant la période romantique, il était impossible ne pas évoquer ce génie prolifique qui a écrit dans tous les styles, en allemand et en italien.
Le romantisme italien avec Rossini, Donizetti, Bellini et Verdi
Le voyage commence en Italie. La production lyrique italienne ne se limite pas au Bel Canto. Rossini va vouloir contrôler ses partitions et les ornementations qu’il souhaite. Son célèbre Barbier sera donné à Vichy pendant plus d’un demi-siècle. Donzetti et Bellini lui succèdent et introduisent une nouvelle poétique et un romantisme naissant avec par exemple Norma ou Lucie de Lammermoor.
Rossini et Donizetti arrêtent leur carrière assez tôt, Bellini meurt à 35 ans, laissant ainsi le champ libre à Verdi qui va alors dominer toute la scène italienne. On retient ses airs populaires et le peuple italien va s’identifier à ses œuvres comme avec l’air du chœur des esclaves de Nabucco ou encore Aïda où un peuple lutte pour sa survie.
L’opéra allemand
Le romantisme nait en Allemagne au début du 19e siècle. On retrouve les sentiments et les émotions individuels, d’abord en littérature puis en musique.
On doit à Beethoven l’une des premières œuvres romantiques allemandes, avec son seul opéra Fidelio, l’histoire d’une femme qui se travesti en homme et devient gardien de prison pour sauver son mari injustement accusé.
Mais c’est le Freischütz de Carl Maria von Weber qui est considéré comme le premier « vrai » opéra romantique allemand, une histoire tirée d’un conte populaire où un homme passe un pacte avec un démon dans une atmosphère et avec une musique très évocatrices.
Richard Wagner est l’un des compositeurs les plus influents du siècle qui va dominer la création lyrique allemande. Sa production est entièrement basée sur les légendes nordiques avec des opéras dantesques qui amènent du nouveau sur scène.
L’Opéra russe
Au 18e siècle, l’Opéra italien avait envahi l’Europe et les tsars ne faisaient appel qu’à des compositeurs étrangers. L’Opéra russe va naitre au début du 19e siècle avec Une vie pour le tsar de Mikhaïl Glinka, une œuvre qui s’appuie sur le folklore, la tradition et l’histoire russe.
La musique de Puccini
Nous fêtons cette année les 100 ans de la mort de Puccini et les 120 ans de la création de Madame Butterfly. Il va porter au plus haut l’exaltation des sentiments.
L’Opéra d’Europe centrale et espagnol
Les compositeurs développent un opéra spécifique qui s’appuie sur le folklore local, mais aussi avec une prosodie spécifique où on va écrire la musique pour la langue du pays. La fiancée vendue, Le château de Barbe Bleue et La vida breve sont évoqués dans cette dernière alcôve de l’exposition.
Ce voyage d’Opéra en Opéra, de pays en pays, est l’occasion de voir énormément de documents, partitions, croquis préparatoires, maquettes de décors ou affiches anciennes, ainsi que des extraits vidéos. Autant de trésors mis en avant par le Musée de l’Opéra pour nous raconter l’histoire de l’Opéra romantique en Europe
Du foyer qui accueille les spectateurs du soir à la grande salle évoquant le célèbre escalier des Folies Bergère, le parcours de l’exposition montre les grandes maisons parisiennes et les artisans d’art qui œuvrent ensemble en coulisses. Cette grande tradition du cabaret inspire aussi la couture et n’empêche pas les nouvelles formes d’émerger avec des spectacles plus contemporains comme l’effeuillage ou les « Freaks ». Un univers à découvrir au CNCS jusqu’au 30 avril 2024.
Bienvenue au cabaret !
Avant le spectacle, entrez dans l’ambiance feutrée du foyer aux murs recouverts d’affiches et de programmes. De grandeségéries du cabaret sont réunies autour du piano. Michou, Dalida ou encore Jean-Marie Rivière ont revêtu leurs habits de lumière et sirotent une coupe de champagne avant d’entrer en scène. Juste à côté, dans la loge, les costumes et accessoires sont là. Chaussures extravagantes, chapeaux aux plumes incroyables attendent les artistes pour la transformation.
Attention, le spectacle va commencer !
Dans les coulisses des grandes maisons
Moulin Rouge, Paradis Latin, Crazy Horse ou Lido, ces noms évoquent les grandes revues, les costumes à plumes et à paillettes et la fête. Les plus anciens cabarets sont présentés avec les costumes de leurs revues aux noms aussi évocateurs que Féérie, l’Oiseau Paradis ou C’est Magique.
A côté des vitrines, des vidéos montrent les coulisses de la création d’un spectacle. Plumassier, chausseur, costumières, chorégraphes et danseurs en répétitions permettent d’apprécier l’exigence et l’excellence de ces artisans et artistes, et les heures de travail pour que le spectacle soit parfait.
J’ai regretté que les tenues exposées ne soient pas plus mises en lumière comme elles le sont en spectacle, où les matières colorées, les plumes et les paillettes scintillent sous les projecteurs et éblouissent les spectateurs. Les vitrines de cette expo sont peu éclairées et les costumes restent un peu dans la pénombre (comme les spectateurs attablés dans salle ?). On perd à mon avis un aspect important du cabaret, même si les costumes sont magnifiques.
L’art de l’effeuillage et le monde des « Freaks »
Le parcours se poursuit avec la couture, l’art de l’effeuillage, le burlesque et les « Freaks ». Ces versions plus intimistes et contemporaines du cabaret brouillent parfois les codes vestimentaires et mêlent les matières pour créer des personnages parfois ambigus et provocants.
Le grand final
Dans la lumière tamisée de la dernière salle, quelques tables rondes aux petites lampes colorées font face à l’impressionnant manteau d’escalier des Folies Bergère. On admire une dernière fois quelques costumes en écoutant des chansons dont le refrain nous accompagnera encore un peu après la visite.
Plus d’informations
Exposition Cabarets ! jusqu’au 30 avril 2024 au CNCS de Moulins.
Affiches, programmes, partitions, costumes et décors sont réunis pour une rétrospective de l’Opéra français produit au Théâtre du Grand Casino de Vichy de 1901 à 1965. Une exposition à voir jusqu’au 26 novembre 2023 au Musée de l’Opéra de Vichy.
« Mon cœur s’ouvre à ta voix ». C’est une citation extraite de Sanson et Dalila qui donne son titre à la nouvelle exposition du Musée de l’Opéra de Vichy. Plus de 150 documents sont réunis pour évoquer 44 opéras qui font partie du répertoire de l’Opéra français et qui ont été donnés au Théâtre du Grand Casino de Vichy.
A travers différentes thématiques, on découvre les compositeurs venus présenter leur œuvre à Vichy, le style propre à l’opéra français, les inspirations historiques et légendaires et les grandes mises en scène, mais aussi les auteurs et les œuvres les plus jouées dans le monde.
Une fois de plus, ce petit musée nous propose une exposition passionnante qui s’articule autour de documents précieux comme des affiches, des partitions, ou encore des dessins préparatoires.
Reproductions de décors, maquettes et photos d’époque se côtoient, faisant ainsi le lien entre la création des spectacles et les souvenirs de leurs représentation.
Avec sa nouvelle exposition « La Marionnette, instrument pour la scène », le Musée National du Costume et de la Scène nous offre un panorama de la scène marionnettique des années 1920 à nos jours. Loin du traditionnel castelet et de Guignol, la marionnette prend ici des formes diverses, évoluant dans des univers propres à chaque compagnie où la seule limite semble être l’imagination des créateurs.
Quand on pense « marionnette », la première image qui nous vient est sans doute un castelet avec les marionnettes à gaine de Guignol. Peut-être aussi les marionnettes à fils et leurs personnages joliment costumés… La marionnette contemporaine casse tous les codes et multiplie les techniques et les matières pour raconter des histoires d’une manière nouvelle, parfois légère et poétique, parfois beaucoup plus sombre.
Des formes et matières les plus simple aux marionnettes hyperréalistes à taille humaine, l’exposition décline les univers et les spectacles.
Possibilités infinies
Avant même de monter l’escalier qui conduit à l’exposition, le ton est donné : il faut s’attendre à tout !
L’atelier du marionnettiste, les carnets de l’auteur ou les notes du metteur en scène, c’est là que naît la marionnette. De l’imagination sans limite, des inspirations variées et des esthétiques sans cesse renouvelées proposées par les compagnies depuis des décennies. Entrez dans le monde (ou plutôt les mondes) de la marionnette contemporaine…
Matières et formes marionnettiques
A partir des idées du créateur, la marionnette prend forme. Tout est prétexte à donner vie à l’histoire à raconter. Quand la matière reste à l’état brut et que formes sont minimalistes, c’est l’action du manipulateur qui va les transformer et leur insuffler la vie. Un peu plus loin, les arts plastiques et les arts de la scène se mélangent, s’écartent des formes figuratives et jouent avec la géométrie et l’abstraction. Les compagnies n’hésitent pas à emprunter les procédés narratifs du cinéma et de la BD avec les ombres, les théâtres de papier ou les projections vidéos.
Le marionnettiste et son instrument
Toutes ces formes diverses sont autant de manières d’utiliser l’instrument-marionnette. Car contrairement au théâtre où les acteurs interprètent un personnage, on est ici dans un dispositif singulier de jeu par objet interposé. Comme le musicien, le manipulateur doit apprendre à maîtriser son instrument et c’est un travail permanent pour conserver sa virtuosité.
Les différentes formes marionnettiques posent aussi la question de la place du marionnettiste. Est-il caché comme dans les castelets des origines, vêtu de noir derrière sa marionnette, faisant corps avec elle dans des formes hybrides ? Là encore, tout est possible.
Mécaniques oniriques
Les spectacles contemporains de marionnettes mettent aussi en scènes des figures mécaniques construites en mélangeant le métal et des matière plus naturelles, donnant vies à des créatures hybrides et oniriques, parfois inquiétantes.
Grandeur nature
Votre passage dans la dernière salle vous fera peut-être frissonner en voyant les regards de dizaines de marionnettes grandeur nature et hyper réalistes fixer sur vous. Pour une fois, on a pas très envie qu’elles s’animent. Mais sans leur manipulateur, elles ne sont que des objets, que des instruments pour la scène…
Plus d’informations
Exposition La Marionnette, instrument pour la scène jusqu’au 5 novembre 2023 au CNCS de Moulins.
Le Centre National du Costume de Scène nous raconte l’histoire du Ballet national de Marseille avec une scénographie qui entraine les visiteurs dans le mouvement continu de la danse et des créations hybrides de la compagnie. Une exposition à voir jusqu’au 30 avril 2023.
Dans les coulisses d’une compagnie de danse
On entre dans l’exposition par le vestiaire où sont suspendus, bien rangés et classés, les costumes de la compagnie. Les noms de Roland Petit et Zizi Jeanmaire sont évoqués au-dessus de nos têtes avec des accessoires ou des documents, archives des souvenirs des spectacles passés.
Ces tenues bien alignées, comme figées, vont s’animer dans les vitrines de l’exposition, mais avant, faisons un tour au bar du casino où d’étranges personnages viennent de terminer une répétition, ou attendent peut-être d’entrer en scène. Ces silhouettes ne prêtent aucune attention au visiteur, qui avance dans la pénombre jusqu’à la salle de contrôle et des extraits de ballets du BNM.
Répétitions et mouvements
Répétitions des mouvements dans la danse contemporaine, répétitions des danseurs qui travaillent encore et encore chaque geste chorégraphique, répétition des motifs géométriques des costumes d’Yves Saint-Laurent avec la collection Mondrian ; on plonge dans la vie du Ballet national de Marseille dans une ambiance colorée évoquant aussi la ville et la mer.
Vêtements pour danser
Puis le mouvement s’accélère, nous entraînant de vitrine en vitrine, traversant même les murs et se terminant en combat, dans une bataille acharnée entre personnages de « Casse-noisette » et de « L’Ange bleu ».
Et voici « Usual suspects » et une série de personnages identifiés par leurs vêtements et leurs uniformes, alors que de l’autre côté, une foule hurlante nous fait face, impressionnante en prêt-à-porter et sportswear signé Gianni Versace.
Retour dans les vestiaires avec les vêtements techniques utilisés pour les répétitions, mais aussi pour les spectacles où ils deviennent comme une seconde peau pour les danseurs. Une dernière vitrine présente les accessoire dans une mise en scène étonnante et étrange.
WSHNWOTM
La visite s’achève dans un décor brut à la lumière des néons pour évoquer le travail du collectif (LA)HORDE, à la tête du Ballet national de Marseille depuis 2019, et qui a co-conçu cette exposition avec Julien Peissel et Mathieu Buard.
Une fois encore, le CNCS nous embarque dans un univers unique, celui du Ballet national de Marseille et de ses créations pluridisciplinaires. Plus que les vêtements, je retiens surtout le mouvement permanent, l’énergie de la danse qui nous entraine de salle en salle avec chaque fois une surprise.
Plus d’informations
Exposition Danser l’image – Le Ballet national de Marseille jusqu’au 30 avril 2023 au CNCS de Moulins.
En 2022, le Musée de l’Opéra de Vichy fête à la fois ses 20 ans et le centenaire de la naissance du flûtiste Jean-Pierre Rampal avec sa nouvelle exposition à voir jusqu’au 27 novembre.
Vichy capitale d’été de la musique
Opéras, ballets, concerts ou music-hall, de mai à octobre, Vichy devient la Capitale d’été de la musique et dès l’ouverture du Casino en 1865, l’établissement accueille un orchestre constitué de grands musiciens reconnus mais aussi de jeunes solistes, venus de Paris ou d’autres régions pour la saison d’été.
Denis Verroust, le commissaire de l’exposition, et Fabien Noble, le directeur du Musée de l’Opéra de Vichy, mettent ainsi à l’honneur les instrumentistes de l’orchestre et nous plongent dans l’exceptionnelle vie musicale de Vichy de la Belle Époque aux années 60.
Jean-Pierre Rampal et les solistes à l’honneur
Le flûtiste Jean-Pierre Rampal a débuté comme soliste à Vichy et fut l’un des plus emblématiques virtuoses de l’Orchestre du Grand Casino de Vichy. Mais il ne fut pas le seul et l’exposition, qui lui est en grande partie consacrée en cette année du centenaire de sa naissance, présente également d’autres grands solistes venus jouer à Vichy au fil des années.
Vichy sera marquant pour Jean-Pierre Rampal, qui y sera soliste pendant 7 ans, tant au niveau professionnel que personnel. Les musiciens qui se retrouvent l’été et jouent ensemble nouent en effet des relations très fortes qui donnent lieu à de nombreuses collaborations artistiques. Jean-Pierre Rampal y rencontre également Françoise Bacqueyrisse, la fille de la harpiste, qu’il épousera en 1947.
Leurs séjours étaient ponctués de grands moments festifs comme le traditionnel Gala de l’Orchestre organisé chaque année à partir de 1946.
Ambiance de vacances en coulisses
J’ai appris dans cette exposition que la plupart de ces musiciens logeaient dans le Quartier de France. Dans leurs archives familiales, Vichy tient d’ailleurs une place très importante !
Quand je feuillette nos vieux albums-photos, j’ai l’impression que mon père et ses amis n’ont vécu qu’à Vichy…
Jean-Claude Tavernier mars 2022
Archives, photographies et documents inédits témoignent de l’effervescence des étés à Vichy, de la diversité des spectacles mais aussi de la vie des musiciens de l’orchestre qui passaient ensemble et avec leurs familles plusieurs mois à Vichy, entre travail et loisirs.
Exposition jusqu’au 27 novembre 2021. Du mardi au dimanche, de 14h à 18h (sauf jours fériés).
Autour de l’expo
8 juillet : concert à l’Opéra de Vichy – « L’art de la flûte » 18 juillet : concert typique de la Belle Epoque par l’Orchestre d’Harmonie de Vichy au kiosque de l’Hôpital 17 septembre : Journées Euopéennes du Patrimoine – concert du Quintet du Conservatoire dans l’expo
Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est né à Paris en 1622. Pour fêter le 400e anniversaire de sa naissance, de nombreuses manifestations sont programmées pour célébrer le grand dramaturge au cours de cette année Molière. Le CNCS lui rend un bel hommage avec la formidable exposition « Molière en costumes » qui vient d’ouvrir ses portes.
ATTENTION. Si vous n’avez pas vu l’expo et souhaitez garder la surprise pour votre prochaine visite cet article comporte de nombreuses photos.
On est accueilli à la porte de l’expo par la silhouette de Molière. Les salles sont plongées dans la pénombre, celle qui se fait juste avant le spectacle quand on entend résonner les trois coups.
Vices, religion, médecins, jalousie, bourgeois et valets
Auteur, comédien, chef de troupe, nous connaissons tous Molière et ses personnages devenus des archétypes. Nous les retrouvons tout au long du parcours, organisé autour des grandes thématiques de son œuvre.
Avec les extraits des pièces qui sont diffusés, on croirait presque que les mannequins vont s’animer pour jouer la scène. Mais ils restent sagement immobiles et on peut admirer leurs tenues comme autant de merveilles. Les tissus, les détails, les volumes, toutes ces silhouettes qui montrent aussi le caractère du personnage et évoquent différentes époques, tout est magnifique et superbement mis en valeur par la scénographie.
On est très près des costumes et on peut facilement détailler chaque partie, chaque broderie ou dentelle, chaque bouton ou ruban.
Dernier acte de cette exposition, la comédie-ballet
La dernière salle est comme toujours une immersion totale, chaque fois différente mais toujours merveilleuse. Cette fois, vous êtes conviés par Molière et Lully à une comédie-ballet qui mêle la musique, le théâtre et la danse.
Au son de la Marche pour la cérémonie des Turcs, les personnages s’animent et s’éclairent tour à tour, dans une ambiance nocturne ou illuminés par le (Roi) Soleil.
Encore une expo à voir absolument
Cette exposition est réalisée en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France. Les pièces présentées viennent essentiellement des collections du CNCS, de la Comédie-Française et du département des Arts du spectacle de la BnF, mais certaines sont aussi prêtées par des théâtres, des compagnies ou ou institutions culturelles.
Les costumes présentés ont été choisis parce qu’ils étaient à la fois singuliers et emblématiques d’un metteur en scène ou d’un costumier, ou qu’ils étaient le reflet d’une tendance, de la mode de l’époque ou de l’imaginaire d’un créateur. Dans les vitrines, se côtoient des pièces de différentes époques, même si les costumes extravaguants sont plus rares que dans d’autres expositions du CNCS.
Nous sommes une fois de plus sortis émerveillés de cette exposition, à votre absolument jusqu’au 6 novembre au Centre National du Costume de Scène de Moulins.
Exposition "Molière en costumes" au Centre National du Costume de scène de Moulins - 2022
Exposition "Molière en costumes" au Centre National du Costume de scène de Moulins - 2022
Exposition "Molière en costumes" au Centre National du Costume de scène de Moulins - 2022
Exposition "Molière en costumes" au Centre National du Costume de scène de Moulins - 2022
Exposition "Molière en costumes" au Centre National du Costume de scène de Moulins - 2022
Plus d’informations
Exposition Molière en costumes jusqu’au 6 novembre 2022 au CNCS de Moulins.