C’est la 10e édition du rendez-vous photographique de Vichy, qui s’installe cette année au Palais des Congrès pour sa grande exposition en intérieur. Ce festival dédié au portrait s’expose aussi au cœur de la ville et au bord de l’Allier.
Portraits en mouvement au Palais des Congrès
Le festival Portrait(s) propose une fois de plus une belle sélection de photographes qui donnent à voir de multiples manières de « tirer le portrait ». Les œuvres présentées offrent un panorama varié de cet art à la fois universel mais aussi lié à une époque ou un pays.
Dans le superbe écrin du Palais des Congrès, un parcours nous guide au fil de l’exposition à la rencontre d’artistes aux techniques très différentes. Portraits posés, photos qui capturent un instant ou reportages au long cours, ils savent nous raconter l’histoire d’une époque en s’attachant aux gens.
Le mouvement et la danse sont bien présents de salles en salles et également avec la projection du film de Christophe Acker, artiste en résidence, qui a travaillé avec les écoles de danse de Vichy.
De la gare au bord d’Allier
C’est dès la descente du train que le voyageur arrivant à Vichy découvre le festival. Comme chaque année, Portrait(s) est présent dans la ville où le promeneur croise les photos de Christophe Acker devant la gare, des cliché d’anonymes devant l’église Saint-Louis et la rétrospective Omar Victor Diop sur l’esplanade du Lac d’Allier.
La 7e édition du festival vichyssois dédié au portrait en photographie vient de débuter : 10 expositions à voir jusqu’en septembre, en intérieur ou en plein air, avec une très belle sélection de photographes.
Un rendez-vous estival
L’inauguration du festival Portrait(s) est pour moi le signe que l’été est là et que j’aurai le plaisir, juste en me promenant en ville, d’admirer de belles photographies. C’est aussi la liberté de jeter un coup d’œil en passant, ou de prendre le temps d’observer en détails toutes ces images, de venir spécialement pour les voir, de les revoir encore, avec d’autres lumières, à d’autres moments de la journée. J’aime savoir que je vais les croiser dans mon quotidien, jusqu’au mois de septembre.
Il y a 6 lieux d’exposition, et tout est gratuit.
Philippe Halsman sur l’esplanade du lac d’Allier
Ce sera peut-être la plus vue des 10 expositions, puisque le bord d’Allier est un lieu de promenade cher aux Vichyssois.
Philippe Halsman a travaillé pour les plus grands journaux américains et a signé plus de cent couvertures pour le magazine Life. Vedettes de cinéma, artistes et grands de ce monde sont ainsi passés devant son objectif, immortalisés dans des mises en scènes étonnantes ou posant de manière plus classique.
On n’imagine pas le nombre de prises nécessaires pour obtenir ce portrait, « Dali atomicus« , réalisé en 1948, sans les trucages actuels. De sa complicité avec Dali est née une série d’images loufoques, jouant avec la célèbre moustache du peintre.
On lui doit aussi de nombreuses images de Marilyn Monroe, que vous croiserez sur l’esplanade, bondissante en robe de soirée.
La « jumpology », imaginée par Philippe Halsman, c’est l’art de photographier des célébrités en train de sauter, pour obtenir des portraits plus naturels. Marilyn Monroe, Grace Kelly, Maurice Chevalier, François Mauriac, et même le Duc et la Duchesse de Windsor se sont prêtés au jeu à l’époque !
Cette exposition est un vrai régal et je me réjouis de pouvoir la voir et la revoir tout simplement en me promenant au bord de l’Allier.
Ambroise Tézenas devant l’église Saint-Louis et devant la gare
Grâce à cette exposition, j’ai découvert le travail d’Ambroise Tézenas.
Dans les galeries d’exposition du Centre Culturel de Vichy
Aux murs de la grande salle d’exposition du Centre Culturel de Vichy , les visages de villageois africains photographiés par Bastiaan Woudt côtoient les images troublantes d’enfants en uniformes, rencontrés dans les pensionnats militaires d’Ukraine par Michal Chelbin. Un peu plus loin, Benni Valsson fait poser des anonymes ou des créateurs islandais dans des paysages urbains, et l’on voit grandir en photos la petite sœur, Alice, de la jeune photographe russe Turkina Faso dans des images qui mêlent étrangement fiction et documentaire. L’Anglaise Tish Murtha a capturé la vie de ses amis et de sa famille, dressant un portrait cru d’une jeunesse désœuvrée et révoltée pendant l’ère Thatcher dans le nord de la Grande-Bretagne.
Tous ces travaux, si différents, montrent bien la diversité de l’art du portrait en photographie, tant par les sujets choisis que par leur traitement. Et les tirages sont d’une grande qualité.
Une expo à voir et à revoir jusqu’au 8 septembre 2019.
Le selfie sous toutes ses formes
Dans la deuxième salle, le photographe Olivier Culmann, commissaire invité pour cette édition 2019, a imaginé une exposition dédiée au selfie : « Selfies, Egaux/Egos ».
On y retrouve ce phénomène apparu avec les smartphones et qui prend des formes multiples, regroupées ici par catégories. On découvre des facettes parfois méconnues de ce nouveau genre photographique, et ses buts tout aussi différents (communiquer, échanger, s’amuser, rentrer dans une communauté de pratiques, mais aussi revendiquer ou interpeller sur des faits de société plus sérieux ou graves…)
Valérie Baeriswyl à la médiathèque Valery-Larbaud
Valérie Baeriswyl est la lauréate 2019 du concours Portrait(s), avec une série de photographies documentaires réalisée au cœur d’une forêt en Haïti : « Forêt de pins« .
Dans le Hall du Centre Culturel de Vichy
Il me reste aussi à voir, dans le hall du Centre Culturel, l’exposition des travaux photographique des élèves de CP de l’école Georges Méchin et de la classe de BTS de l’ES Vichy.
Chaque année, de mi juin à début septembre, Vichy accueille le festival Portrait(s), et présente 10 expositions (gratuites) dans différents lieux de la ville, à l’intérieur et en extérieur. Ce très beau rendez-vous photographique, seule manifestation internationale à être exclusivement centrée sur l’art du portrait, se termine le 9 septembre et ce serait dommage de le manquer.
Depuis l’inauguration au mois de juin, j’étais habituée à croiser les regards des modèles exposés devant la gare, sur le parvis de l’église Saint-Louis et sur l’Esplanade du Lac d’Allier. Passant rapidement ou prenant le temps de regarder les photos, je me disais que j’avais encore le temps de revenir et de visiter toutes les expositions.
Mais l’été est passé si vite, nous sommes déjà en septembre, et il ne reste qu’une semaine pour le faire !la suite…