La villa Médicis du Street Art est dans l’Allier

Street Art City
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Grâce à Allier Tourisme, j’ai eu la chance de visiter Street Art City en compagnie d’autres Ambassadeurs de l’Allier. Une visite vraiment passionnante avec Gilles Iniesta, le directeur, qui nous a raconté cette « aventure » avec enthousiasme et a su nous donner les clés pour apprécier ce lieu incroyable en pleine campagne.
Le soleil nous a un peu manqué, mais nos parapluies colorés se mariaient bien avec les murs du site.

Street Art City à Lurcy-Lévis

La renaissance d’un lieu à l’abandon

Street Art City à Lurcy-LévisEn pleine campagne, à Lurcy-Lévis, un centre de formation des PTT fermé en 1992, renaît en 2015 quand Sylvie, un après-midi de janvier « voit » ce lieu à l’abandon reprendre des couleurs. Au milieu des ces bâtiments délabrés et ternes, c’est alors une évidence pour elle, qui ne connait pourtant rien aux tags et graffitis.

Depuis, Sylvie et Gilles ont transformé cet endroit, en perpétuel « recréation » en accueillant des artistes du monde entier.

Un site unique dédié au street art

Tous les styles et toutes les techniques sont représentés ici, et les chiffres donnent le tournis : 10 hectares, 13 bâtiments, 22 000 mètres carrés de murs et façades ! Et surtout une énergie créatrice permanente.

Un plan vous aidera à vous repérer et vous donnera les noms des artistes et quelques indications, mais comme nous l’a expliqué Gilles, c’est au visiteur d’interpréter les œuvres, en prenant le temps de déambuler autours des bâtiments. D’ailleurs, il vous faudra bien 2 heures pour visiter l’extérieur !

Ce qui rend ce lieu particulier, c’est qu’il n’est pas destiné à être démoli. Souvent, on laisse pendant quelques temps des bâtiments à des artistes de street-art avant leur destruction. Pendant plusieurs mois, ils viennent y créer, mais tout disparaît ensuite sous les bulldozers.
Ici, les murs resteront, même si au fil du temps, les œuvres pourront être recouvertes pour qu’un nouvel artiste vienne s’y exprimer.

L’art du graffiti reste pourtant éphémère. D’ailleurs, les street-artistes disent qu’une fois le mur terminé, ils s’en détachent totalement.

A Lurcy-Lévis, un photographe et un réalisateur sont là pour garder des traces des créations. Des archives importantes qui les montrent les artistes en pleine création et permettent de comprendre comment ils travaillent. Un livre, en édition limitée, est aussi publié chaque année.

La villa Médicis du street art

De grands noms du street art sont venus créer ici, et Street Art City accueille régulièrement des artistes en résidence.
En mai 2015, un collectif vient peindre le premier mur. Depuis, grâce aux réseaux sociaux, ce sont les artistes eux-mêmes qui demandent à venir. Ils sont plus de 800, du monde entier et avec des styles et des techniques variées, à avoir laissé une trace sur les murs de Lurcy-Lévis.

Les artistes en résidence restent entre une et trois semaines. C’est l’artiste qui décide du temps qu’il lui faut. Ils sont « comme dans une bulle de confort », logés, nourris, blanchis et tout le matériel est fourni. Leur seul but : créer.
Plusieurs artistes sont accueillis en même temps et il n’est pas rare que naissent alors des collaborations et des œuvres collectives qui n’étaient pas prévues. Ce lieu dégage d’ailleurs une énergie particulière.

Et ici, pas de contrainte, pas d’esquisse à présenter. Seul critère peut-être pour choisir entre les nombreux dossiers : la diversité des styles. Et c’est vrai que Street Art City propose un panorama varié : lettrages, hyper-réalisme, pochoir, affiche, abstrait, …

A la rencontre des artistes

Justement en ce moment, Kelkin et Zeso sont là. Une belle occasion de parler avec eux et de voir travailler ces deux artistes, habitués du lieu.

Zeso était en train de préparer une voiture pour Les iraidsitiblesMargaux, Flavie et Mathilde, qui partiront le 28 juillet prochain pour un tour d’Europe culturel et solidaire de 10000 kilomètres à travers 20 pays, l’Europ’Raid. Allez donc faire un tour sur leur page Facebook et vous verrez que Zeso a bien avancé depuis samedi !


De retour à l’intérieur, nous avons croisé une vache. Nous sommes à la campagne bien sûr, mais quand même ! C’était en fait le support du jour pour Kelkin. Nous avons donc pu le regarder tracer ces lignes pour, petit à petit créer un labyrinthe.

Nous sommes restés un moment, comme hypnotisés par ses gestes.

La vache labyrinthique n’était pas encore terminée quand nous sommes partis, après avoir visiter l’Hôtel 128 et profité de la cafétéria pour un chocolat gourmand devant la cheminée.

Street Art City à Lurcy-Lévis | vache décorée par Kelkin

Un hôtel où on ne dort pas

L’ancien centre de formation était aussi un lieu d’hébergement. L’un des bâtiments abritait donc 128 chambres sur 4 étages. Il est devenu l’Hôtel 128, un hôtel où l’on ne dort pas.

Il est maintenant livré aux artistes qui investissent une chambre pour y créer en toute liberté. Murs, sol, plafond, placard et salle de bain, chaque chambre devient alors un univers à part entière.

Équipé d’une lampe frontale, vous passez de chambre en chambre, sans savoir lorsque vous poussez la porte, dans quel monde vous allez pénétrer. Il est conseillé de rentrer seul dans les chambre et de refermer la porte pour pouvoir vous imprégner de l’ambiance, et de prendre le temps de ressentir l’œuvre. Vous passerez sans doute près de deux heures et ressortirez dans un état second, avec la tête qui tourne un peu et des images qui vous suivront encore après votre visite.

Le livre HOTEL 128 – millésime 2018, édité à 1280 exemplaires, est à réserver dès maintenant par souscription. Une journée de dédicaces et de rencontres avec les artistes aura lieu le 10 novembre 2018.

Un espace d’exposition et une galerie

L’objectif de Street Art City est de mettre en lumière les artistes pour qu’ils puissent vivre de leur travail. Ils peignent sur les murs, mais aussi sur des toiles que les collectionneurs s’arrachent de plus en plus. Un espace d’exposition et une galerie complètent donc les espaces extérieurs et l’Hôtel 128.

Pour la saison 2018, l’exposition « Miroirs de lames » présentent 22 toiles crées par Kelkin qui revisite avec talent le Tarot Divinatoire.
Collectionneuse de jeux de cartes depuis longtemps, je croise les doigts pour que ce tarot soit édité un jour. En attendant, le site vous permet d’admirer ces 22 arcanes accompagnés d’un petit texte.

Kelkin vous propose même de remplir un bulletin avec 4 arcanes et de vous envoyer le résultat du tirage par mail. J’ai hâte de savoir ! Je vous raconterai…

Un lieu à ne pas manquer

Nous avons vraiment adoré cette visite, même si le soleil n’était pas au rendez-vous pour éclairer les fresques.

Je tiens à remercier Sylvie et Gilles Iniesta pour leur accueil et toutes les personnes que nous avons croisées et qui font vivre ce lieu avec passion et enthousiasme. Merci aussi à Allier Tourisme pour avoir organisé cette visite, et à tous les Ambassadeurs de l’Allier que j’ai pu voir « en vrai », même si nous n’avons pas forcément eu le temps de discuter.

Street Art City à Lurcy-LévisStreet Art City à Lurcy-Lévis

Je suis repartie avec le passeport Street Art City et un dessin de Kelkin, et surtout l’envie de revenir voir encore ce lieu en perpétuel changement.
A bientôt Street Art City !

Pour en savoir plus

Street Art City se trouve à LURCY-LÉVIS dans le bocage bourbonnais.
Le site internet de Street Art City : www.street-art-city.com
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Une réflexion au sujet de « La villa Médicis du Street Art est dans l’Allier »

    • Très bonne question. Je pense que graffeur a été longtemps utilisé, mais les techniques sont tellement variées (pochoir, bombe, pinceau, affiche, mosaïque,…) que le terme de street-artiste me semble plus juste. Mais j’avoue ne pas être une spécialiste, juste quelqu’un qui aime l’art en général.

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