[Expo] Retour aux champs

Expo Retour aux champs
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Aujourd’hui à 14h, l’Historial du paysan soldat réouvrira ses portes, avec sa nouvelle exposition temporaire, « Retour aux champs. Remettre en culture les champs de bataille de la Grande Guerre ».

L’Historial du paysan soldat

 l'Historial du paysan soldat à Fleuriel (Allier)J’avoue n’avoir jamais entendu parlé de ce musée avant de recevoir cette invitation, en tant qu’Ambassadrice de l’Allier.
On ne s’attend pas à trouver un musée abordant le thème de la guerre en pleine campagne bourbonnaise, les institutions culturelles abordant les deux conflits mondiaux se trouvent généralement sur l’ancienne ligne de front où à l’emplacement d’événements marquants.

L’Historial du paysan soldat est un musée labellisé Mission Centenaire, s’intéressant à l’implication du monde rural, et particulièrement du Bourbonnais pendant la Grande Guerre.

Allez, je vous emmène à la découverte de l’Historial du paysan soldat, à Fleuriel, au cœur de l’Allier !

Le monde rural dans les conflits mondiaux

Inauguré en novembre 2015 dans le village de Fleuriel, l’Historial du paysan soldat aborde la guerre à travers un angle novateur : la participation du monde rural aux conflits.

Historial du paysan soldat à Fleuriel (Allier)

Il présente une collection, composée majoritairement de donations (Jean-Daniel Destemberg, l’un des donateurs, propose d’ailleurs régulièrement des expositions temporaires dans un des bâtiments du musée), et vous accueille dans un ancien corps de ferme bourbonnais composé de quatre bâtiments dont trois sont ouverts au public.

La collection permanente

L’Allier, département agricole, a été marqué par les deux guerres mondiales du fait du départ de nombreux paysans pour la guerre, mais aussi de la mobilisation de la population rurale restée à l’arrière.

Pour l’instant, les expositions (permanente et temporaire) sont consacrées à la Première Guerre mondiale. L’actualité est en effet aux commémorations du centenaire de la Grande Guerre. Mais le musée sera, dans un second temps, amené à aborder les deux conflits mondiaux, avec un nouveau parcours permanent. A suivre donc…

L’Historial du paysan soldat est un musée vivant et moderne, qui mise sur l’interaction, avec des tables numériques tactiles, des espaces d’écoute, des films documentaires et une salle audiovisuelle 3D.

appel aux prêts de l'Historial du paysan soldatL’Historial du paysan soldat souhaite enrichir encore ses collections. Tous les objets, documents et photographies relatifs à ces deux conflits, ainsi qu’au monde rural de la première moitié du XXe siècle, intéressent le musée.
Si vous avez ce type de documents, vous pouvez faire un don, mais aussi les prêter sur des durées variables. Si vous souhaitez uniquement faire connaître vos ressources, elles seront numériser afin d’en garder la trace et le contenu. Rendez-vous sur le site pour en savoir plus.

Retour aux champs. Remettre en culture les champs de bataille de la Grande Guerre

Une exposition qui vous révèle les dessous de la remise en culture et ses conséquences sur notre quotidien 100 ans après…

Exposition "Retour aux champs" à l'Historial du paysan soldat à Fleuriel (Allier) - 2018

J’ai visité cette exposition en avant-première, guidée par Pauline WITTMANN et Cyrielle DANSE.

Que sont devenus les 3 millions d’hectares de terre dévastés par la Grande Guerre ? L’exposition explore ce sujet encore très méconnu de la remise en culture des terres et de son impact environnemental. Après quatre années de combats sans précédents, agriculteurs et pouvoirs publics vont devoir déminer et niveler les terrains, reconstituer et relancer la production agricole.

Des documents prêtés par des institutions et des particuliers (certains viennent de Londres ou de Washington) ont été réunis pour avoir la vision la plus large possible sur ce sujet, rarement traité par les historiens. C’est d’ailleurs un conseiller scientifique, Daniel Hubé, ingénieur environnementaliste au sein du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), également auteur de l’ouvrage « Sur les traces d’un secret enfoui. Enquête sur l’héritage toxique de la Grande Guerre », qui a participé à la préparation de cette exposition.

4 étapes : Constater, Nettoyer, Cultiver, Et aujourd’hui ?

Constater.
Après l’armistice, les villes et les villages sont dévastés. Il faut se réapproprier les terres. Dans les secteurs les plus exposés aux combats, les terres ne pourront pas être restituées aux agriculteurs. Des zones sont créées en fonction de l’état des terres. En zone rouge, la remise en état excéderait la valeur des terrains et l’État va alors les racheter et se charger de la remise en culture ou du reboisement. Certaines zones seront transformées en lieu de mémoire.

Nettoyer.
Il faut combler les tranchées, enlever les barbelés et les munitions, dont 20 à 30% n’ont pas explosé.
Il y a beaucoup d’accidents car les paysans n’ont pas conscience du danger et veulent cultiver à nouveau leur terres au plus vite. L’État fait alors appel aux artilleurs encore mobilisés et à des travailleurs étrangers. Les munitions en bon état seront conservées, celles trop abimées seront détruites. A la démobilisation des artilleurs, des entreprises privées prendront le relais.

Une fois le nettoyage terminé, l’agriculteur peut remettre en culture.

Cultiver.
Les paysans qui doivent tout reconstruire. Des aides se mettent en place : indemnités de reconstruction, prêt de matériel, main d’œuvre de prisonniers de guerre, etc.

Il faut reconstituer physiquement et chimiquement les terres dévastées par les combats. L’agriculture se mécanise avec des prêts de tracteurs. Il y a également des importation de bétails de l’Allemagne mais les animaux on aussi subit les conditions de la guerre et ne sont pas en forme.

Il faudra attendre les années 30 pour que les régions dévastées par la guerre se relèvent.

Et aujourd’hui ?
Malgré tous les travaux, 100 ans après, on retrouve encore des traces de pollution irréversible dans certains sols. On arrive parfois à la mise en séquestre des productions des agriculteurs.

Après la guerre, il fallait faire vite et le déminage se limitait à la profondeur des labours.
Encore aujourd’hui, 500 à 700 tonnes de munitions (toujours aussi dangereuses) sont ramassées chaque année par les démineurs.

Certaines terres n’ont jamais pu être remises en culture. Elles ont été reboisées ou transformées en lieu de mémoire.

Autour de l’expo

Plusieurs événements seront proposés autour de cette exposition.

Spectacles, expositions, conférences et projections, visites guidées et ateliers,… retrouvez toutes les informations sur le site du musée.

Les deux prochains événements à retenir :

Samedi 19 mai 2018, de 20 à 23h
Nuit européenne des musées – Spectacle « Quand notre cœur fait boum ! »
Musique, chant, théâtre et danse investiront les salles d’exposition et le jardin pour un moment insolite et convivial.
À l’Historial du paysan soldat
Gratuit (sur réservation dans la limite des places disponibles)

Dimanche 3 juin 2018, de 16h à 17h30
Conférence : « 14-18 : cent ans de pollution ? »
Présentée par Daniel Hubé, conseiller scientifique de l’exposition.
À l’Historial du paysan soldat
Gratuit – Réservation conseillée

Plus d’informations

L’exposition « Retour aux champs » est visible du 14 avril au 14 octobre 2018 et du 14 avril au 14 octobre 2019.

Historial du paysan soldat
1 route du Vallon
03140 FLEURIEL

Contact : 04.70.90.22.45 ou accueil.historialfleuriel@ccspsl.fr
Site internet : www.historialpaysansoldat.fr
Page Facebook : @Historialpaysansoldat

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