[Expo] Vichy, l’internationale. Deux siècles d’ouverture au Monde

Exposition "Vichy, l'internationale"
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Après le succès de la grande exposition sur les « 2000 ans d’histoire de la Reine des villes d’eaux » en 2019, Vichy s’expose à nouveau.
Un parcours thématique en 5 parties raconte Vichy la cosmopolite. On découvre sa clientèle internationale, son rôle diplomatique, les événements sportifs et artistiques qui s’y sont déroulés, son architecture éclectique et son rayonnement international grâce aux nombreux objets, documents, affiches ou lettres présentés et qui nous plongent dans la petite et la grande Histoire.
Suivez le tapis rouge et embarquez pour un beau voyage !

Poussez la porte de l’hôtel International

Si l’exposition se déroule dans les galeries du Centre Culturel de Vichy, l’entrée se fait exceptionnellement par le hall de l’ancien hôtel l’International. Une occasion rare de pousser la porte de ce lieu habituellement fermé au public. Admirez la verrière et suivez le tapis rouge, le voyage va commencer…

Attention au départ !

Deux luxueux compartiments donnent envie de s’installer et de regarder défiler le paysage.
Montez à bord du Vichy Express de 1904 qui desservait la cité thermale depuis la gare de Lyon en 5 heures (cela laissera sans doute quelques habitués du Paris-Clermont rêveurs…).
Vous préférerez peut-être les confortables sièges du Londres-Vichy de 1926, qui permettait aux Londoniens d’arriver en moins de 24 heures.

La première thématique abordée est Le voyage à Vichy.

Quittons nos luxueux compartiments, nous voici à la gare de Vichy.
On venait de loin et la clientèle fortunée aimait le luxe, dans sa vie quotidienne et dans ses déplacements.
Sur d’anciennes photos, on voit les voitures des grands hôtels de la ville attendant les voyageurs, et aussi le luxueux Salon d’Honneur de la gare (aujourd’hui disparu) où étaient organisées les réceptions d’accueil ou de départ des Grands de ce Monde.

Juste à côté, voici le salon d’attente de l’aéroport. Car on venait aussi en avion à Vichy, avec des liaisons aériennes régulières à partir de 1930.

Pour ces voyageurs venus du Monde entier, il était important de garder le contact avec les proches pendant son séjour. La Poste avait donc un rôle capital et celle construite en 1935 se voulait une des plus modernes au monde. Son standard téléphonique permettait de joindre tous les continents et même les navires en mer !

La Compagnie Fermière qui gérait le domaine thermal à l’époque éditait ses propres journaux (et en plusieurs langues) dans lesquels elle insérait de la publicité. Il fallait que Vichy soit connue partout pour donner l’envie d’y séjourner. On peut aussi voir les nombreux guides dans toutes les langues destinés aux visiteurs étrangers.

Mais qui étaient ces visiteurs venus du monde entier ?

La projection d’un film tourné dans le parc des Sources en 1926, et issu des archives de la planète du musée Albert Kahn, nous plonge dans l’effervescence et l’atmosphère de l’époque. Ce film muet a été sonorisé avec des conversations dans différentes langues. Immersion garantie dans Vichy la cosmopolite !

Les visiteurs de différentes nationalités ont témoigné de leur séjour dans la station thermale dans des lettres, des livres ou encore des aquarelles.

Dans leurs récits, la vision de Vichy est parfois horrible mais la cure est efficace.
Ils décrivent souvent leurs journées avec beaucoup de détails et on peut voir l’évolution de la station d’années en années en étudiant les différentes correspondances de ces hôtes prestigieux.

On y rencontre aussi des personnages au destin particulier qui ont laissé une trace dans l’histoire de leur pays et qui ont séjourné dans la ville thermale.

Angleterre, Pologne, Russie, Espagne, Brésil, États-Unis, le Monde entier se retrouvait à Vichy.

Qui dit nationalités étrangères, dit confessions étrangères. Un temple protestant, une synagogue sont construits. On évoque aussi la Maison du Missionnaire qui accueillait des missionnaires venus en cure à Vichy.
Au XIXe siècle, Vichy était LA station thermale des colonies, où on venait pour y soigner des maladies coloniales comme le paludisme, attirant ainsi une clientèle à la fois civile et militaire. Au moment de la décolonisation, Vichy était une destination déjà connue des rapatriés qui y ont été accueillis.

Vichy et la diplomatie

Les souverains et chefs d’États venaient à Vichy. La station thermale était la couverture idéale pour les tractations internationales discrètes, au prétexte de la cure.
De nombreux documents nous laissent imaginer les coulisses de l’histoire et les événements importants pour les relations internationales qui ont pu se dérouler discrètement à Vichy…

On peut aussi voir une belle galerie de chefs d’États et de têtes couronnées. Des personnalités souvent hautes en couleurs qui ont laissé des anecdotes souvent drôles pendant leur séjour à Vichy.

La dimension économique est bien présente aussi. Lors de leur séjour, ils visitent des installations modernes et voient les richesses de la régions et les infrastructures à la pointe dans le domaine agricole ou industriel. Une publicité de plus pour la Reine des villes d’eaux, le rayonnement du Bourbonnais et l’occasion de faire des affaires.

Le Prince d’Annam est venu 25 fois à Vichy entre 1893 et 1936. Il a fait de nombreuses peintures pendant ses séjours. Une belle exposition lui est actuellement consacrée au Musée des Arts d’Afrique et d’Asie.

Les ambassadeurs

Cet aspect diplomatique de Vichy va culminé pendant la période 39-45 quand le gouvernement français s’installe dans la ville.
Une situation absolument unique où, pendant 2 à 4 ans, les représentants diplomatiques de plusieurs dizaines de pays cohabitent dans un même lieu : l’hôtel « Les Ambassadeurs ».

Walter Stucki, une figure connue de tous les Vichyssois est bien sûr évoquée, notamment avec le cadeau offert par la ville à la fin de la guerre : une vaisselle d’argent prêtée par son petit-fils pour cette exposition.

Le sport et les spectacles

A partir de la fin du 19e siècle, la cure inclus les soins mais aussi l’activité physique.
Vichy se dote d’infrastructures sportives comme le vélodrome, le golf, le tennis ou le lac d’Allier.
Elle y accueille de grandes compétitions internationales.

Après le sport, le spectacle. L’Opéra est un lieu incontournable qui accueillera les plus grands artistes au fil des époques.
Un grand panneau de décor et de nombreux documents, films et objets témoignent de la vie culturelle intense dans la Reine des villes d’eaux. L’opéra avait son propre atelier de décor et un orchestre en résidence.

Pour distraire les curistes, on y donnait un opéra tous les 3 soirs et il ne fallait pas assister au même spectacle deux fois pendant les 3 semaines que durait la cure. Imaginez la programmation !

Pour compléter votre visite, le Musée de l’Opéra de Vichy propose actuellement l’exposition « D’une scène à l’autre », consacrée à l’Opéra romantique à travers l’Europe.

D’autres distractions ponctuaient la saison, comme les Fêtes Vénitiennes ou la visite de Buffalo Bill.

La ville d’eaux internationale

La thématique suivante est consacrée à la ville d’eaux dans sa dimension internationale.
L’inscription de Vichy au Patrimoine de l’UNESCO avec les Grandes villes d’eaux d’Europe a mis l’accent sur cette particularité des villes thermales.
Architecture des installations thermales et de la ville, mécano-thérapie, verres de cure, tous ces éléments communs sont présents ici, complétés par des plans et des maquettes qui mettent en avant le côté éclectique et l’influence étrangère dans toute la ville.

Une série de tableaux, commande faite au peintre Toby Wright par la ville montrent le regard d’un peintre sur les lieux les plus emblématiques de Vichy. Vous avez peut-être croisé Toby Wright pendant qu’il peignait ces tableaux sur le motif il y a quelques semaines.
Pour lui, le tableau n’est pas une photographie. Il interprète ces monuments, en particulier en retravaillant la lumière pour mettre en avant des détails de l’architecture, en mélangeant les lumières des différents moments de la journée.

Vichy s’exporte dans le monde entier

On pense bien sûr aux pastilles et à l’eau de Vichy dont on peut voir des étiquettes dans toutes les langues, mais les soins aussi s’exportent comme la douche de Vichy.
On trouve aussi des sources Vichy dans d’autres pays du Monde, preuve du rayonnement de la ville à l’international.

L’exposition se termine par une visite aux figures emblématiques de Vichy qui ont marqué la scène internationale comme les écrivains Valery Larbaud et Albert Londres, mais aussi des artistes et des architectes qui ont contribué à des projets internationaux témoignant de l’influence mondiale de la ville.

Dans la toute dernière salle, on peut voir une gouache du cabinet d’architecture Percilly-Brière pour des pavillons de l’exposition universelle de 1937, qui comprenaient des éléments de coupoles avec les peintures de Raymond Martinez. Une de ces peintures a été mise à plat et orne maintenant l’entrée du Centre Culturel de Vichy.

Le voyage se termine avec des maquettes du sculpteur Rivoire qui a travaillé pour des paquebots transatlantiques.
Un exemplaire monumental de la Diane au lévrier trônait dans le grand salon du paquebot L’Atlantique et un bronze représentant Neptune tiré par un cheval marin se trouvait à bord du Normandie.


Un grand merci à Antoine Paillet, commissaire de l’exposition, pour sa visite passionnante et pleine de petites anecdotes.

Infos pratiques

Exposition Vichy, l’Internationale – deux siècles d’ouverture au monde
Du 4 mai au 11 novembre 2024
Ancien hôtel International 26 rue du Maréchal Foch à Vichy.

Toutes les informations sur le site de la ville.

Les expositions partenaires

Complétez votre visite dans les musées de la ville qui proposent également des expositions sur le thème de Vichy l’Internationale.

Exposition au Musée de l'Opéra de Vichy expo expo à la Maison Albert Londres
Cliquez sur les affiches pour plus d’infos.
Tarif réduit sur présentation de votre ticket des expos partenaires.

Quand 2000 ans d’histoire illuminent le Palais des Congrès et l’Opéra de Vichy

Lumières sur le Bourbonnais à Vichy
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Avec les cinq sites rayonnants qui participent au programme « La Région des Lumières », l’Allier est le premier département français à offrir un véritable festival de spectacles sons et lumières sur son territoire. Après, Moulins, Montluçon, Cusset et Commentry, Vichy s’illuminait hier soir pour la première fois.

Lumières sur le Bourbonnais à Vichy

Devant le Palais des Congrès, on attendait avec impatience la tombée de la nuit.
Dans le Parc des Sources le public a suivi le décompte.
5…4…3…2..1… C’est parti pour 2000 ans d’histoire en couleurs et en musique. Époustouflant !

Une projection dans l’histoire

Projection sur la façade grâce à la technique du mapping, mais aussi projection dans l’histoire pour les spectateurs.

Je ne m’attendais pas à un spectacle aussi immersif !
C’est toute la façade qui s’éclaire et s’anime, et on est en même temps baigné dans la musique. On regarde de tous les côtés, on se déplace aussi si on le souhaite. Une vrai expérience à vivre.

Le spectacle dure une vingtaine de minutes et les séances s’enchaînent. On peut ainsi facilement revoir un tableau avec un autre point de vue, sur une autre partie du bâtiment. On est libre d’apprécier comme on le souhaite.

Le spectacle est mis en musique par Studio Palace à Moulins.
Une application gratuite propose de l’écouter sur téléphone pour un son optimisé, même si l’installation permet déjà une très belle expérience.

Toute l’histoire de La Reine des Villes d’Eaux

Les différents tableaux racontent l’histoire de Vichy : le thermalisme depuis l’Antiquité, les bals à l’époque de Napoléon III, l’Opéra et la danse, les années 40, les jeux et le casino, le sport et bien sûr l’eau qui pétille !

Vous pouvez retrouver les principales scènes (et aussi les autres villes participantes) sur le site Lumières sur le Bourbonnais.

Les Allumeurs de rêves

Les époques se succèdent, joyeuses ou sombres mais toujours magnifiquement évoquées.

Le travail artistique est vraiment réussi. On le doit aux Allumeurs de rêves.
Gilbert Coudène, directeur artistique, et ses équipes commencent par un important travail de recherche pour s’inspirer du réel et transcender le lieux. Design graphique, musique, danse, dessin, il en faut des compétences complémentaires pour un tel résultat !
En coulisses, ils travaillent avec des maquettes très précises des lieux, comme on peut le voir sur le site de Vichy Destinations.

Un spectacle à ne pas manquer

J’ai adoré ce spectacle. J’ai suivi deux séances en me déplaçant un peu pour faire des photos. J’y retournerai avec des amis qui vont venir nous rendre visite, et aussi seule pour m’attarder sur des détails et tout simplement pour profiter de cette expérience incroyable.

En famille ou entre amis, plonger dans les Lumières du Bourbonnais, à Vichy et dans l’Allier !

Lumières sur le Bourbonnais à Vichy

Infos pratiques

Lumières sur le Bourbonnais – Spectacles de lumières

De juillet à octobre 2020 à Moulins, Cusset, Montluçon, Commentry et Vichy.
Dernière séance aux alentours de 23h30 en juillet/août et 22h30 en septembre/octobre.
Tous les soirs, dès la tombée de la nuit
Gratuit – Tout public

www.lumieres-bourbonnais.com

[ Lecture ] L’Opéra de Vichy, Scène fastueuse de la Reine des Villes d’Eaux

Livre "L'Opéra de Vichy Scène fastueuse de la Reine des Villes d'Eaux"
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Quel meilleur décor que la scène de l’Opéra de Vichy pour présenter un très beau livre qui lui est consacré ?
L’Opéra de Vichy, Scène fastueuse de la Reine des Villes d’Eaux vient de paraitre aux éditions Bleu Autour.

Scène fastueuse

Le projet initial de ce livre, fruit d’un partenariat entre la maison d’édition Bleu Autour et le Musée de l’Opéra de Vichy, concernait seulement l’histoire et l’architecture du lieu, en lien avec l’expo de 2017 au musée.
Mais que serait un Opéra sans les spectacles qui y sont joués ?
Ce beau livre raconte donc, en deux parties, à la fois l’histoire du bâtiment et la vie artistique de cette scène fastueuse depuis le second empire.

Rapidité et modernité de la construction

Dans la première partie du livre, on trouve tous les projets, les intervenants et les étapes de la construction en un peu plus de deux ans.

Il faut construire vite ! Et on utilise des moyens modernes.
La structure est une armature en métal. C’est une construction rapide, économique et légère, presque comme un décor de théâtre.
On utilise aussi des décors en stuc, avec des moulages qui permettent d’aller vite.
Lors de son ouverture en 1901, la salle de l’Opéra était totalement blanche, avec des décors en relief.

Mais si on a construit rapidement en utilisant des matériaux légers, la volonté est de créer une véritable œuvre d’art en faisant intervenir de jeunes artistes des Arts Décoratifs.

Si Alphonse Osbert a fait des esquisses pour le décor, représentant des allégories, c’est Léon Rudnicki (alors connu pour ses reliures et ses illustrations de livres) qui transformera la salle avec ses fresques aux tonalités inédites dans un opéra, l’ivoire et l’or. Il a utilisé des pochoirs pour les décors, ce qui lui a permit de travailler rapidement.

Vichy est, encore aujourd’hui, une des plus grandes scènes de province avec 1404 places (1483 à l’inauguration). Son ouverture de scène est la même que celle de l’Opéra de Paris, et la salle est presque identique à ce qu’elle était en 1901.

Les fastes de la scène

Vichy était alors la principale scène de province de l’été, avec Monte-Carlo. On y donnait les spectacles vus à Paris, et les plus grands artistes s’y produisaient.

Grâce aux archives, on voit défiler les époques, de Napoléon III à nos jours.
Avec les programmes, les décors, les photos des artistes, on plonge avec délice dans toutes ces saisons artistiques.

Fabien Noble, Antoine Paillet et Josette Alviset

Les auteurs, Fabien Noble et Antoine Paillet, ont rendu hommage à Josette Alviset, qui rêvait de faire un livre sur l’Opéra de Vichy, et dont une partie des textes ont été repris, notamment dans la seconde partie consacrée aux spectacles.

Josette Alviset a rassemblé pendant des années tous les documents qu’elle trouvait sur l’histoire artistique de l’Opéra de Vichy. Un travail débuté à la fin des années 1980 et qui aboutira à la création du Musée de l’Opéra de Vichy.
Il propose chaque année une exposition conçue à partir des archives de plus d’un siècle de programmation.
Un lieu que j’aime beaucoup et que je vous invite à visiter.

Les magnifiques photographies de Christophe Morlat, la richesse de l’iconographie extraite des collections du Musée de l’Opéra, des archives départementales, des fonds patrimoniaux et collections privées, font de cet ouvrage un cadeau de Noël idéal pour les amoureux de l’Opéra de Vichy.

Livre "L'Opéra de Vichy Scène fastueuse de la Reine des Villes d'Eaux"

Une dédicace ce week-end

Le livre sera présenté par Fabien Noble et Antoine Paillet
le samedi 16 novembre 2019 à 15h30

à la librairie A la page, 5 rue Sornin à Vichy.
 

[ Visite guidée ] Au bonheur des Dames

Visite guidée "Au bonheur des dames" Vichy
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Grâce aux visites proposées par l’Office de Tourisme, de juin à septembre, on découvre une facette différente de Vichy chaque jour de la semaine.
Cette année, deux nouveautés sont proposées, dont cette visite consacrée aux belles boutiques :
Au bonheur des dames.
Mais les messieurs sont bien sûr les bienvenus, surtout s’ils sont gourmands !

Une visite gourmande

Savez-vous que Barclay, dont on trouve les traces tout près de l’Office de Tourisme proposait le relooking complet à ses riches clients ? Qu’au restaurant Chantecler, on pêchait soi-même la truite que l’on allait manger ? Que la confiserie Au Fidèle Berger a invité les boites en fer et les langues de chat ? Qu’il y avait 3 hôtels Carlton au monde, dont un à Vichy ? Que Nicolas Larbaud (le père de l’écrivain Valéry Larbaud) avait des dons de sourcier ?

Alla, guide passionnée par Vichy, vous raconte le destin de magasins célèbres, aujourd’hui disparus et vous emmène dans les belles boutiques qui continuent de créer et proposer des produits locaux et de qualité. On admire les décors d’époques dans la Pharmacie du Parc, au Fin Palais, aux Marocains et on apprend comment sont fabriquées les célèbres pastilles chez Moinet.

Quelques dégustations ponctuent cette visite, qui se termine par une boisson dans un endroit atypique du vieux Vichy.

Un thème original pour découvrir Vichy

Je trouve que c’est vraiment une belle idée que cette nouvelle visite, qui nous parle du passé de Vichy au travers d’un thème qui peut sembler secondaire, mais qui aborde de nombreux aspects de la vie et de la société à différentes époques.
C’est plein d’anecdotes et tout le monde est heureux, même ceux qui ne sont pas spécialement fan d’histoire ou d’architecture.

Des visites variées tout l’été

Quand je suis arrivée à Vichy, pour découvrir et mieux connaitre l’histoire de ma nouvelle ville, j’ai suivi toutes les visites proposées par l’Office de Tourisme, et je me réjouis d’en voir de nouvelles régulièrement programmées.

Vous trouverez toutes les informations sur le site Vichy Destinations et à l’Office de Tourisme, rue du Parc à Vichy.

Un thème différent vous est proposé en fonction du jour de la semaine, de juin à septembre tous les jours à 15h30 :

Lundi → « Palaces et Grands hôtels de Vichy »
Mardi (et le samedi à 10h30) → « Vichy, Capitale de l’État Français 40-44 »
Mercredi → « Notre Dame des Malades , Église Saint-Blaise, Joyau d’Art déco »
Jeudi → « Vichy, Art Déco »
Vendredi → « Au bonheur des dames »
Samedi → « Second Empire, Belle Époque, âge d’or de Vichy »
Dimanche → « Belles Villas : architectures de villégiature, 1850-1930 »

Retrouvez aussi des visites théâtralisées pour un vrai voyage dans le temps :

Confidences Impérialesle mercredi à 18h
En quête de crime6 et 13 juillet – 24 et 31 août à 20h

[ Expo ] Habiller l’Opéra au CNCS

Exposition "Habiller l'Opéra" au CNCS - 2019
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Dans sa nouvelle exposition « Habiller l’Opéra », le Centre National du Costume de Scène célèbre les 350 ans de l’Opéra de Paris, en retraçant l’histoire de cette institution, et l’évolution de l’esthétique du costume sur près de deux siècles.
Un gros coup de cœur pour A l’eau de Vichy !

Le CNCS et l’Opéra de Paris

La plupart des costumes exposés proviennent du fond patrimonial de l’Opéra de Paris, qui est conservé au CNCS, et qui s’enrichit régulièrement avec de nouvelles pièces issues des déclassements de productions.
Pour les costumes les plus récents présentés dans l’exposition, ils proviennent d’œuvres toujours au répertoire.

Pour ceux qui n’ont pas encore vu l’expo, attention, cet article comporte de nombreuses photos. N’allez pas plus loin si vous souhaitez garder la surprise.

Une scénographie à couper le souffle

A l’eau de Vichy, on aime le CNCS et on se réjouit à chaque nouvelle exposition.
Je suis toujours impressionnée par la scénographie et cette fois encore, j’ai adoré !

Avant même l’entrée dans l’expo, le ton est donné avec l’escalier du CNCS qui se prend un peu pour le célèbre escalier de l’Opéra Garnier.

Exposition "Habiller l'Opéra" au CNCS - 2019
Exposition "Habiller l'Opéra" au CNCS - 2019

Les scénographes Alain Batifoulier et Simon de Tovar ont imaginé un parcours dans l’architecture de Garnier et de Bastille.
Entourés de photos des détails caractéristiques de ces deux monuments, au milieu de velours rouge et de dorures, de miroirs et de reflets, enveloppés de musique on plonge immédiatement dans l’univers de l’Opéra de Paris.

Personnellement, j’ai vraiment eu le souffle coupé et j’ai d’abord fait un petit tour de l’expo sans m’attarder sur les costumes dans les vitrines, le temps de reprendre mes esprits.

Parcours chronologique, grandes étapes et évolutions

Comment résumer 350 ans d’une histoire aussi riche que celle de l’Opéra de Paris ?
C’est de manière chronologique, rythmée par les grandes étapes de l’histoire de l’institution, les courants esthétiques du ballet et de l’opéra et les grands succès du répertoire.
On y voit aussi l’évolution technique et la création de la nouvelle salle de l’Opéra Bastille.

Exposition "Habiller l'Opéra" au CNCS - 2019

Le Palais Garnier est inauguré le 5 janvier 1875. Il faudra alors adapter les productions à la nouvelle scène, plus grande.

C’est alors un dessinateur de costume unique qui habille tous les spectacles.

A partir de 1914, le nouveau directeur Jacques Rouché supprime ce principe et engage des équipes différentes pour chaque spectacle. Il élargit également le répertoire lyrique avec les grands compositeurs de son temps.
Les Ateliers de couture de l’Opéra doivent s’adapter à de grandes personnalités aux styles variés et fabriquer des costumes imaginés par des artistes comme Léon Bakst, Jean Cocteau ou Raoul Dufy.
Le répertoire chorégraphique s’enrichit aussi grâce à Serge Lifar, venu des Ballets Russes et engagé à la direction du ballet de l’Opéra de Paris en 1929. Il va systématiquement travailler avec des peintres.

Dans les années 1950-60, avec une nouvelle génération de décorateurs et costumiers, sont créés plusieurs productions devenues légendaires : Les Indes galantes, Obéron, La Flûte enchantée.

Avec les années 60 commence une période troublée dans tous les domaines (artistique, social et économique), la fréquentation est en baisse. La programmation de l’Opéra Garnier est contrastée, avec des reprises qui ne sont plus au goût du jour alternant avec de nouvelles productions brillantes et des interprètes de niveau international. Puis ce fut « l’ère Liebermann », avec le renouvellement du répertoire et les succès publics. Garnier est devenu trop petit et avec trop de contraintes empêchant d’enchainer les spectacles. Il faut une nouvelle salle, plus moderne. Ce sera l’Opéra Bastille.

L’arrivée d’Hugues Gall à la direction de l’Opéra en 1995 s’accompagne d’un changement de rythme et d’échelle dans la programmation des spectacles, à l’esthétique souvent spectaculaire qui exige un nombre de plus en plus important de costumes.

Depuis les années 2000, l’esthétique a bien changé, avec des costumes contemporains et des vêtements achetés dans des friperies. Le metteur en scène souhaite rendre l’œuvre plus contemporaine, en utilisant des costumes qui peuvent déstabiliser le spectateur, plus habitué à voir des costumes de l’époque de sa création.

Il est clair en tout cas que le costume a une part importante dans la mise en scène et qu’il constitue une mémoire de l’évolution du spectacle.

La dernière salle

La dernière salle est toujours spectaculaire et nous a laissé une fois de plus sans voix.
On y découvre un décor en mouvement présentant des costumes du Ballet de l’Opéra de Paris, depuis l’esthétique romantique jusqu’aux créations contemporaines. Un panorama incroyable où nous aurions pu rester des heures à admirer tous les petits détails de ces tenues.

L’espace Noureev

Pour la durée de l’exposition, l’espace permanent dédié à Rudolf Noureev se met aux couleurs de l’Opéra de Paris, dont il a été directeur de la danse. Il a aussi créé ses propres œuvres et invité de nombreux chorégraphes. Les costumes présentés évoquent cette période et on peut voir des photos de sa collections personnelle.

Les ateliers de coutures

S’il y a moins de vidéos que dans les expositions précédentes, puisque ce sont les costumes qui sont en lumière, une série de reportages sur les métiers de l’ombre sont proposés. On y voit par exemple les petites mains préparer les tutus.

Exposition "Habiller l'Opéra" au CNCS - 2019

Coup de cœur

C’est peu de dire que nous avons aimé cette exposition. Nous retournerons sans doute la voir, pour admirer encore des détails qui nous ont échappés, et nous replonger dans l’ambiance de l’Opéra de Paris.

Plus d’informations

Exposition Habiller l’Opéra
jusqu’au 3 novembre 2019 au CNCS de Moulins.

Le site du CNCS
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Son compte Instagram

L’expo « Habiller l’Opéra » sur le site du CNCS
Les collections du CNCS en numérique
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De Vesse…à Bellerive, un musée d’art et traditions populaires

Musée "De Vesse...à Bellerive"
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Savez-vous qu’à Bellerive se trouve en musée qui retrace l’histoire, la vie et l’évolution de la ville ? Injustement méconnu, ce petit musée va devoir fermé ses portes prochainement car le local qui l’abrite va être détruit. Pourtant, les bénévoles qui font vivre ce lieu souhaitent le voir renaitre au plus vite.

Quand Bellerive s’appelait Vesse

De Vesse…à Bellerive, car la ville a changé de nom le 23 janvier 1903. Pourtant, son histoire remonte bien plus loin puisque la rive gauche de l’Allier est habitée depuis l’époque Gallo-romaine.

A l’origine de ce musée, quelques instituteurs de l’école voisine qui ont préservé les objets d’une autre époque. Au fil du temps, les objets deviennent de plus en plus nombreux, et l’idée d’un musée pour les exposer se concrétise en 1989. Il prend place dans les préfabriqués délaissés par le Collège.

Les collections s’organisent en différents thèmes, présentant la vie, l’habitat, l’artisanat, les costumes, les mœurs et l’éducation, de la fin du XIXème au début du XXIème siècle, dans la bourgade de Vesse devenue la ville de Bellerive.

Dans l’ombre de Vichy

Mais Bellerive est restée dans l’ombre de la Reine des Villes d’Eaux.
Sa fonction était de nourrir Vichy ; la « Ferme Modèle des Penaix » de Vesse (devenue médiathèque) fournissait tout le lait nécessaire aux hôpitaux et hôtels de Vichy et les maraichers alimentaient les épiceries et les marchés.

Pourtant, Bellerive a une vraie histoire, qui mérite tout autant d’être racontée.

Un lieu à découvrir, des bénévoles pour le faire vivre

En passant d’une salle à une autre, on a l’impression d’explorer le grenier de Grand-Maman. Certains objets nous rappellent des souvenirs d’enfance, d’autres sont un mystère. J’ai plusieurs fois donné ma langue au chat avant de découvrir leur utilité, grâce aux deux bénévoles qui nous ont reçus et guidés au milieu de cette multitude d’objets, tous classés et mis en scène.

J’ai beaucoup aimé pouvoir progresser au milieu de ces ambiances reconstituées pour présenter les métiers d’autrefois, les objets du quotidiens, bref, la vie de nos grands-parents ou arrière-grands-parents.
C’est tellement plus agréable que de les voir à travers une vitre !

Ce musée était un vrai lieu de vie, en accueillant aussi des expositions temporaires, et des conférences variées proposées tous les deux mois environ. La dernière a eu lieu le 16 mars dernier.

Quel avenir pour ces collections ?

Bref, je vous invite à découvrir cet étonnant musée avant que tous ces trésors ne rejoignent les cartons où ils vont être stockés dans quelques semaines. Espérons qu’ils trouvent très vite un nouvel écrin pour que le public puisse encore les voir.

Car malgré le soutien des différents élus, alors que la destruction du local approche à grand pas, aucune solution concrète n’existe actuellement.

Plus d’informations

Le musée est ouvert le samedi de 15h à 18h (ou sur rendez-vous).

Musée « De Vesse…à Bellerive »
Centre communal d’animation
Rue Jean Macé
03700 Bellerive-sur-Allier
Téléphone :  04 70 32 15 29