Une visite du Musée des Arts d’Afrique et d’Asie est toujours une promesse de voyage sans quitter Vichy. Sa nouvelle exposition nous emmène à la rencontre de l’art coloré et symbolique des artistes Aborigènes d’Australie.
Le Temps du Rêve pour raconter un territoire
Le Temps du Rêve est l’épopée mythologique des Ancêtres qui ont façonné les territoires de l’Australie, créant les paysages et les êtres vivants.
Le Rêve est un lien totémique, une connexion physique et spirituelle qui lie un initié à un territoire dont il est le gardien. Les peintures sont des versions publiques des Rêves dans lesquelles on trouve des motifs abstraits comme autant de symboles à décrypter.
Les styles et les supports varient selon les régions, utilisant les points ou les aplats de couleur, des représentations de territoires, d’animaux ou d’esprits ancestraux, sur des toiles ou des écorces gravées.
Les œuvres d’art sont aussi utilisées dans des cérémonies, d’autres montrent les rituels comme des danses sacrées.
Les Maîtres de l’Art Aborigène
Suivons la piste pour rencontrer les artistes. Dans les régions très isolées, les Centres d’Art leurs fournissent du matériel et les représentent sur le marché de l’art.
Au cours des années, leur style évolue et ils « actualisent le Rêve » avec les événement marquants de leur existence, réinventant la peinture abstraite contemporaine.
La scénographie, une fois de plus très réussie nous entraine dans un itinéraire artistique passionnant. Je crois que je pourrais rester des heures devant ces œuvres, hypnotisée par les points et les lignes minutieusement tracés sur la toile, touchée par un message caché qui m’échappe pourtant.
Informations utiles
Australie Mondes Aborigènes
22 avril – 2 novembre 2025, du mardi au dimanche de 14 h à 18 h. Ouvert les jours fériés, fermé le lundi. Ouvert aux individuels et aux groupes.
Musée des Arts d’Afrique et d’Asie 16 avenue Thermale 03200 VICHY
Se protéger des dangers est un besoin universel que le Musée des Arts d’Afrique et d’Asie vous propose d’explorer dans son exposition « Mission protection », à voir jusqu’au 3 novembre 2024.
A l’entrée de l’exposition, tournez la roue de la protection pour attirer la bonne fortune, trouver l’amour, se soigner ou éloigner les mauvais esprits. Dans la vitrine, amulettes de protection et instruments de divination de différentes époques et différentes cultures montrent l’universalité du besoin de se rassurer et de se protéger.
Pharmacopée, super-héros et au-delà
De salle en salle, on découvre les croyances qui accompagnent l’humain tout au long de sa vie et les objets chargés de symbole ou de magie qu’il utilise pour se protéger.
C’est un voyage qui nous emmène dans de nombreuses cultures, comme la Chine avec l’idée que le corps humain, tout comme le monde extérieur est traversé par des énergies vitales qu’il faut équilibrer pour être en bonne santé. Mais les croyances magiques sont aussi très présentes pour se protéger des dangers avec des animaux symboles de puissance.
Dans d’autres cultures, on fait appel à des guérisseurs. Le musée possède de nombreuses pièces très anciennes ou plus actuelles dans ses collections. On peut voir par exemple une armure de chaman très impressionnante datant du 20e siècle.
Le contemporain est aussi présent avec les figures de super-héros qui reprennent les symboles universels des protecteurs présents dans de nombreuses religions.
Quand la vie s’achève et que s’affiche le « Game over », il faut alors accompagner le défunt dans son dernier voyage avec des objets dans lesquels on trouve la notion de protection mais aussi les figures tutélaires des ancêtres.
Pour compléter votre visite, une conférence sera donnée par Anne Depigny, collectionneuse et commissaire d’expositions, le samedi 21 septembre à 15h, à l’occasion des Journées du Patrimoine : « Dieux, talismans et décoctions : la panoplie de Chine ».
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Mission protection
Du 20 avril au 3 novembre 2024 du mardi au dimanche de 14 h à 18 h. Ouvert les jours fériés, fermé le lundi. Ouvert aux individuels et aux groupes.
Musée des Arts d’Afrique et d’Asie 16 avenue Thermale 03200 VICHY
Dans une belle exposition à voir jusqu’au 3 novembre 2024, le Musée des Arts d’Afrique et d’Asie raconte l’histoire romanesque de Hàm Nghi, empereur en exil et artiste.Un destin lié à la Reine des villes d’eaux puisque le Prince d’Annam est venu 25 fois en cure à Vichy.
Amandine Dabat, Commissaire de l’exposition est l’arrière-arrière-petite-fille de Hàm Nghi, empereur exilé devenu Prince d’Annam. Elle a publié une thèse de doctorat sur la vie et la production artistique de son illustre ancêtre, toujours considéré au Viêt Nam comme un empereur patriote qui a résisté et lutté pour son pays.
A travers sa correspondance, ses objets et ses œuvres, l’exposition nous emmène du Viêt Nam à Alger, en passant par Vichy où le Prince d’Annam est venu 25 fois en cure.
De l’Indochine de Hàm Nghi à l’exil du Prince d’Annam
Le voyage commence au Viêt Nam, à Huê dans un contexte politique mouvementé où se succèdent plusieurs empereurs. Hàm Nghi devient empereur à 13 ans en 1884. En 1885, après la bataille de Hué perdue contre les français, il prend la fuite dans les montagnes où il se cachera pendant trois ans. C’est une période de sa vie dont il ne parlera jamais.
Il est trahi par quelqu’un de sa garde et fait prisonnier politique. La France décide de l’exiler à Alger.
L’art pour s’évader
Arrivé à Alger comme prisonnier politique, il n’a pas besoin de travailler pour vivre. Que faire de sa vie ? Il est un tout jeune homme qui a tout perdu, jusqu’à son identité puisqu’on lui enlève son nom d’empereur. Il devient le Prince d’Annam.
Toute sa vie, il portera le costume traditionnel et le turban, seule façon de conserver son identité vietnamienne. Il ne devait pas passer inaperçu dans les rues de Vichy lors de ses nombreux séjours. Il sera sans nouvelles de sa famille pendant 10 ans et se construira une nouvelle vie, une vie d’artiste.
Son entourage ayant remarqué son intérêt pour les arts lui propose des cours. L’art sera pour lui une manière de se recréer un espace de liberté intérieure grâce à la pratique du dessin, de la peinture et de la sculpture. Il a l’occasion de voyager en France et de fréquenter les milieux artistiques et culturels. Il sera l’élève de Rodin et copiera les maîtres. Dans des tableaux « à la manière de », on retrouvera le mouvement impressionniste, pointilliste ou encore l’influence de Paul Gauguin.
Il aime peindre la beauté de la nature et rendre la lumière sur un paysage.
Malheureusement, la plupart de ses œuvres ont disparu dans l’incendie de sa villa d’Alger au moment de l’indépendance de l’Algérie. Pourtant, il avait l’habitude d’offrir ses tableaux et comme il est souvent venu à Vichy, il y a peut-être des toiles qui dorment encore dans les greniers de l’Allier…
Il est bien intégré dans le milieu artistique et se crée un réseau social et amical, comme en témoigne sa correspondance et les photos de l’époque où on le voit très entouré. Quand il vient à Vichy, il retrouve des amis, profite de l’animation de la cité thermale, joue au golf et va au théâtre. Dans sa tenue traditionnelle, il ne passait pas inaperçu !
Dans les vitrines, on peut voir sa palette et ses pinceaux, mais aussi des objets personnels marqués de son monogramme Tu’ Xuân. C’est surnom qu’il avait enfant et qui signifie « fils du printemps ». Il l’utilisera comme nom d’artiste et signera ainsi ses toiles.
Une famille
En 1904, il épouse Marcelle Laloë, fille du président du tribunal d’Alger avec qui il aura trois enfants. Il y aura même des cartes postales de leur mariage ! Il fait construire une villa sur les hauteurs d’Alger et partage son temps entre la vie de famille et la pratique artistique.
A la fin de l’expo, on peut voir une vidéo tournée en 1941 où on aperçoit le Prince d’Annam. Une silhouette émouvante dans sa tenue traditionnelle.
Noyant, un village multiculturel
Le destin du Prince d’Annam trouve un écho dans la diaspora vietnamienne en France et l’exposition se termine avec une évocation du village de Noyant d’Allier, avec des photos et des témoignages de ses habitants.
En 1914, le Prince d’Annam rêvait d’exposer à Vichy. Le Musée des Arts d’Afrique et d’Asie réalise son souhait en 2024 avec cette belle exposition dédiée à ce personnage au destin hors du commun, empereur exilé qui a trouvé dans l’art une liberté et une identité dont on l’avait privé.
Venez découvrir l’histoire de Hàm Nghi, empereur devenu le premier artiste moderne vietnamien formé aux Beaux-Arts par des français comme Auguste Rodin.
Pour compléter votre visite, une conférence est proposée par Amandine Dabat, Commissaire de l’exposition, le samedi 28 septembre à 15h.
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L’art en exil – Hàm Nghi, Prince d’Annam (1871-1944)
Du 20 avril au 3 novembre 2024 du mardi au dimanche de 14 h à 18 h. Ouvert les jours fériés, fermé le lundi. Ouvert aux individuels et aux groupes.
Musée des Arts d’Afrique et d’Asie 16 avenue Thermale 03200 VICHY
La nouvelle exposition du Musée des arts d’Afrique et d’Asie est consacrée à l’art si particulier du Congo, avec ses couleurs éclatantes et cette profusion de personnages et de détails dans chaque toile. A voir à Vichy jusqu’au 31 octobre 2019.
L’art congolais à l’honneur
Le Musée des Arts d’Afrique et d’Asie expose plus de 80 tableaux, des sculptures, du design et des vidéos, qui célèbrent le dynamisme de l’art, aujourd’hui, au Congo-Kinshasa. CONGO PAINTINGS a vu le jour grâce aux collections de trois passionnés : Bernard Sexe, Philippe Pellering et Boris Vanhoutte.
Depuis quelques années, l’art congolais connaît un retentissement international et des lieux culturels prestigieux, comme la Fondation Cartier ou la Fondation Louis Vuitton, lui ont consacré des expositions à succès.
Dans une petite vidéo à l’entrée de l’exposition, ces artistes, qui connaissent aujourd’hui une reconnaissance internationale, nous souhaitent une bonne visite.
Un art coloré et dynamique
Le parcours est ponctué par des mots qui définissent les grands thèmes d’inspiration de ces artistes : « Kinshasa centre du monde », « ambiance », « musiques », « système K », « songeries », …
Dès la première salle, on se sent comme happé par toutes ces œuvres aux mille détails. C’est un peu comme une BD à une seule case car les tableaux racontent des histoires. Les cartels qui les accompagnent nous donnent les clés et les références pour mieux comprendre ces peintures.
La scénographie fait cohabiter les tableaux avec des objets anciens, qui illustrent l’histoire, riche et multiple du Congo. Un parallèle qui montre l’évolution des traditions, souvent présentes dans les tableaux.
Tout au long de l’exposition, des vidéos montrent les artistes en pleine création, et l’ambiance des rues de Kinshasa.
Ici, il n’y a pas de droit d’expression, mais l’expression est permanente.
Amateur d’art ou simple curieux, venez découvrir les « kinoiseries » et l’art coloré et plein d’énergie de ces artistes au style si particulier.
Un catalogue a été édité avec aussi des œuvres qui ne figurent pas dans l’exposition, faute de place.
Informations utiles
Le musée est ouvert de mai à octobre, du mardi au dimanche de 14h à 18h. Tarif pour les individuels : 4 €. Gratuit jusqu’à 18 ans. Visites guidées pour tous publics sur RDV.
Musée des Arts d’Afrique et d’Asie 16 avenue Thermale 03200 VICHY
Il ne vous reste que quelques jours pour visiter le Musée des Arts d’Afrique et d’Asie avant qu’il ne ferme pour l’hiver, le 31 octobre prochain.
Cette année encore, on peut y voir deux expositions, ainsi que le Culturoscope.
Je voulais visiter le Musée des Arts d’Afrique et d’Asie avant qu’il ne ferme pour l’hiver, le 31 octobre prochain.
C’est un petit musée qui présente des expositions très intéressantes, dans un beau bâtiment de style Belle Époque.la suite…